Célébration du Magal de darou khoudoss le Mardi 04 Décembre 2012.
Origines et significations :
Cheikhoul Khadim a quitté ce bas monde en 1927 c’est alors que son premier Khalife Cheikh Mouhamadou Moustapha entrepris de perpétuer l’œuvre colossale entreprise par son père. Telle une feuille de route Serigne Touba lui dicta la conduite à tenir. C’est ainsi qu’en présence de Serigne Massamba, il demanda à Cheikh Moustapha de regrouper toute la communauté mouride à la date qu’il lui a indiqué...
A cet occasion, istikhama.org revient sur un large dossier sur la vie et l’oeuvre du premier Khalif de Khadimou Rassoul

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Célébration du Magal de darou khoudoss le Jeudi 15 Décembre 2011.Cheikhoul Khadim a quitté ce bas monde en 1927 c’est alors que son premier Khalife Cheikh Mouhamadou Moustapha entrepris de perpétuer l’œuvre colossale entreprise par son père.
Origines et significations :
Origine du Magal :
Cheikhoul Khadim a quitté ce bas monde en 1927 c’est alors que son premier Khalife Cheikh Mouhamadou Moustapha entrepris de perpétuer l’œuvre colossale entreprise par son père. Telle une feuille de route Serigne Touba lui dicta la conduite à tenir. C’est ainsi qu’en présence de Serigne Massamba, il demanda à Cheikh Moustapha de regrouper toute la communauté mouride à la date qu’il lui a indiqué. C’est en 1937 que Cheikh Moustapha demanda après Serigne Massamba Mbacké on lui répondit qu’il est en voyage il demanda qu’on aille le quérir. La mission le rattrapa à Louga.
A l’arrivée de cheikh Massamba, Cheikh Mouhamadou Moustapha exhiba un papier qu’il lui montra. C’est sur ce papier que Serigne Touba consigna la recommandation du Magal en ces termes : pendant cette nuit, le Prophète (PSL) ses compagnons, les anges les plus rapprochés (Mukharaboun) comme ils l’avaient fait en 1927 reviennent célébrer cet événement à Touba jusqu’au matin. Bienheureux est celui qui le fera avec eux à Touba car le matin ils auront la rédemption de l’ensemble de leurs péchés.
Historique du Magal :
Le magal de darou khoudoss est celebre chaque annee le 20eme jour du mois lunaire Tamkharit. La premiere celebration officiel a ete effective en 1937. La dite celebration n’a connu d’interruption qu’en 1945 suite a la demande de l’administrateur colonial aupres de cheikh Moustapha car cette date avait coincide avec l’organisation d’elections. De 1945 a nos jours aucune autre interruption n’a ete notee sur l’organisation. Apres 1945 Serigne Cheikh Ahmadou Mbacke fils aine de Cheikh Mouhamadou Moustapha a continue la celebration jusqu’en 1978, annee de sa disparition. Serigne Mbacke madina l’a organise de 1978 a 1985. Serigne Aliou Mbacke reprend le flambeau jusqu’en 1998 pour le passer a Serigne Khadim qui l’organise jusqu’en 2004. Depuis cette annee la celebration du magal est organise par Serigne Ahmadou Makhtar actuel khalif de Cheikh Mouhamadou Moustapha. Tous ces khalifs ont successivement utilise les strutures de Dahiras pour faire fonctionner a plein le magal.
Pour eclairer d’avantage sur l’origine du jour, son objet, les actions de grace et autres recommandations utiles on se refere au disours prononce par Cheikh Moustapha a l’ocasion du Magal de darou Khoudoss en 1939.
Source : daroukhoudoss.org
SERIGNE MOUHAMADOU MOUSTAPHA MBACKE PREMIER KHALIF DE CHEIKHOUL KHADIM 1927-1945
Lorsque, de guerre lasse, au terme d’un exil pénible et inique en Afrique Centrale, le Pouvoir Colonial se résolut à ramener Cheikh Ahmadou BAMBA au Sénégal, il se trouva placé devant un constat d’échec quant à sa tentative de liquidation du Cheikh et de ses idées. Mais il ne désarma pas pour autant : le combat fut transposé sur le plan culturel. Sa nouvelle stratégie fut d’entreprendre d’effacer de la mémoire du peuple, jusqu’au souvenir de Cheikh Ahmadou BAMBA par le biais de la scolarisation d’enfants dont on allait planifier savamment le lavage du cerveau, le déracinement culturel et l’européanisation par l’assimilation aux mœurs occidentales. Selon les espérances du Pouvoir Colonial, le Mouridisme devait s’effondrer de lui-même dès la disparition de son fondateur, miné par les dissensions qui naîtront forcément, croit-il, des querelles successorales, mais aussi par les séductions de la vie matérielle qu’il offre.
Tous ces espoirs devaient par la suite s’écrouler lamentablement car Cheikh Ahmadou BAMBA allait laisser une descendance de Vaillants Paladins de l’Islam qui se sont tous illustrés dans la défense et la propagation de l’œuvre du fondateur du Mouridisme.
Le premier d’entre eux, Serigne Mouhamadou Moustapha MBACKE se distingue par un courage incommensurable, une intelligence hors du commun, d’immenses qualités de rassembleur, d’organisateur, de bâtisseur, toutes choses qui ont trouvé la pleine mesure de leur expression dans le contexte particulièrement dur de l’époque coloniale, dans l’une de ses périodes les plus tragiques : l’entre deux guerres.
Ce preux Chevalier de l’Islam qui allait reprendre et porter haut le flambeau allumé par son illustre Père, a vu le jour en 1888 à Darou Salam, d’une mère elle-même issue d’une grande famille d’érudits, Sokhna Aminata LÔ. C’est d’ailleurs son oncle maternel, Serigne Ndame Abdou Rahmane LÔ, grand compagnon de son Père, qui allait se charger de son initiation au Coran, tandis que Mame Thierno Birahim MBACKE, frère cadet du Cheikh, allait assurer à son tour sa formation dans les questions théologiques. Par la suite, son père, le Cheikh en personne, se chargera de guider ses pas dans les arcanes de la formation mystique. Jamais étudiant ne fut aussi doué. Il excellera à un point tel que son père le désignera comme successeur avec pour mission, le raffermissement de la cohésion de la Communauté Mouride dans le but de la faire prospérer, mais surtout l’édification de la Grande Mosquée, pour la seule gloire de Dieu. Il n’est peut-être pas superflu de dire que les contemporains ont rapporté que son Père lui témoignait une réelle affection car on avait le sentiment qu’il savait qu’il avait bien investi sa confiance
La première occasion que Serigne Mouhamadou Moustapha MBACKE eut de montrer qu’il était à la hauteur des espérances de son Père, ce fut en 1927, lorsque le Cheikh disparut. La rapidité et la pertinence de sa réaction, le sang froid, la discrétion et le courage avec lesquels il fit transférer l’illustre corps à Touba, dans le contexte très coercitif de la période coloniale forcent encore, de nos jours, l’admiration, quand on sait qu’il n’était pas facile à l’époque de braver le Pouvoir Blanc (il a donné une sépulture à son père sans informer l’Administration, en se passant surtout de son autorisation) et d’encourir les foudres de son courroux. Au mépris des risques patents, il a exécuté les dernières volontés de son père : lui assurer une sépulture en tout conforme à ses vœux, selon la procédure qu’il avait lui-même indiquée, surtout en s’assurant que son corps ne soit point souillé, ne serait - ce que par le simple regard d’un membre de l’administration coloniale.
Une autre manifestation de sa pleine capacité à jouer le rôle que son père lui a dévolu a été la manière dont il a mis-fin aux velléités de dissidence de certains Grands Cheikhs après la disparition du Fondateur. Par son aura personnelle, et ses qualités de grand rassembleur, il a réussi à rallier autour de sa personne tous les dignitaires et les talibés. Pour assurer la cohésion et la force de la Communauté, il a, avec intelligence, choisi la voie du dialogue et de la concertation.
D’abord avec ses frères et sœurs : bien qu’il fût l’aîné et le légataire de Serigne TOUBA, donc le seul maître, autorisé à décider souverainement avec l’assurance d’obtenir l’obéissance stricte de ses cadets qui voyaient en lui leur vénéré Père, il a préféré, en toute chose, les consulter pour tenir compte, très étroitement, de leurs avis. D’ailleurs, il est de notoriété publique qu’il vénérait ses frères et sœurs qu’au demeurant il chérissait, car lui aussi voyait en chacun d’entre eux son illustre Père. Sur cette question de ses rapports avec ses cadets, le témoignage de Sokhna Maïmouna MBACKE la benjamine du Cheikh est particulièrement édifiant. En effet elle aimait souvent raconter que, toute jeune, encore du vivant de leur vénéré père, à un âge où elle n’avait pas encore une conscience claire de son lien de parenté avec Serigne Mouhamadou Moustapha, son attention avait été attirée par l’empressement de ce jeune homme à aller au devant de ses moindres désirs, à elle et aux autres enfant du Cheikh. Elle avait remarqué chez lui un zèle et un dévouement qui allait même, souvent, jusqu’à leur offrir son vêtement pour s’essuyer les mains après les repas. Elle avait fini alors par dire à ses frères : " Qu’il est bon, ce talibé de notre père ! "
Ensuite avec les Cheikhs et autres Dignitaires du Mouridisme : à l’exemple de son Père, il a témoigné une grande considération, un grand respect aux Cheikhs et à tous les Dignitaires. Il n’a jamais manqué de prendre leurs conseils chaque fois qu’il s’est agi des grandes questions intéressant le devenir de la Communauté. Il leur a conféré certaines prérogatives destinées à accroître et à fortifier cette Communauté. A l’instar de son Père, il a crée pour eux des Daaras, véritables pôles de développement où, en dehors de l’enseignement du Coran et de la liturgie, le travail productif est érigé au rang de véritable sacerdoce. C’est ainsi que, pour doter les Cheikhs, il eut à fonder de nombreux villages dont on peut, pour mémoire, citer quelques- uns des plus connus : Tindody, Taïf , Naïdé, Darou Naïm, Kaél, Bayla. Il est peut-être utile de rappeler que Taïf et Bayla ont la particularité que leur production était exclusivement consacrée au financement des grands chantiers que sont la Grande Mosquée et le rail Diourbel - Touba. A ce titre, ces daaras préfigurent le Khelcome de Serigne Saliou qui n’a pour objectif, en ce qui concerne les revenus qu’il génère, que le financement des travaux de Serigne Touba.
Enfin avec le reste de la Uma : toute sa vie durant, il s’est évertué à tisser des liens étroits de fraternité et de collaboration avec les autres chefs religieux, non seulement du Sénégal mais aussi des pays limitrophes comme la Mauritanie. Il est connu que Seydou Nourou TALL, représentant de la famille omarienne lui rendait souvent visite et qu’il eut à recevoir à Touba le Roi du TRARZA venu de sa Mauritanie natale pour rendre visite à son frère en Islam.
Même avec l’Administration Coloniale, il a réussi à établir de bons rapports à un point tel, que le Gouverneur Général de L’A.O.F en personne a été son hôte à TOUBA, trois jours durant.
La plus grande réussite à mettre à l’actif de Serigne Mouhamadou Moustapha est, sans conteste, la construction de la Grande Mosquée de TOUBA.
C’était un projet tellement cher à Cheikh Ahmadou BAMBA qu’il en dira lui-même, bien avant sa construction,
"L’Eternel m’a honoré pour l’éternité d’un édifice indestructible qui se dressera jusqu’au Paradis. " A l’endroit de ceux qui, de près ou de loin ont eu le bonheur de collaborer ou de participer à l’érection de l’ouvrage, le Cheikh a formulé les prières suivantes :
" Absous les volontaires qui ont bâti l’édifice si élevé de ma demeure, la Cité Bénite de TOUBA, de leurs pêchés du passé et de l’avenir ; absous tous ceux qui avaient la charge de l’ordonnancement des travaux de l’édifice de leurs pêchés initiaux et finaux. "
" Absous également tous ceux qui leur sont venus en aide dans cet édifice qui, par Ta Gloire s’est érigé - Ô ! combien Majestueux - de leurs pêchés d’avant et d’après. "
Il convient de rappeler que Cheikhoul Khadim n’avait assigné aux hommes la mission de construire la Mosquée que dans la noble intention de leur ouvrir les voies de la Rédemption. Cette Mosquée est un dessein de Dieu et le Cheikh, dans son exhortation aux talibés à s’impliquer dans sa construction, n’a pas manqué de prévenir : " Si vous l’entreprenez, Dieu en sera pour autant glorifié mais en cas de renonciation, Dieu enverrait des êtres pour s’en acquitter. "
Le moment venu, Serigne Mouhamadou Moustapha entreprit de s’atteler à la réalisation du vœu de son Père. Alors, devant lui, se dressèrent nombres d’obstacles et d’embûches tous plus ardus les uns que les autres. Mais, courageusement, opiniâtrement, avec détermination, il a réussi à les abattre les uns après les autres.